Stop aux préjugés sur la parentalité

En pleine mutation, la famille française se transforme : monoparentale, traditionnelle, homoparentale, composée ou recomposée. Elle représente des réalités de plus en plus diversifiés et des parcours évolutifs. Pourtant sur quelles idées vieillisantes s’appuient nos conceptions des rôles et des fonctions de chacun ? Que donnet les préjugés les plus fréquents passés au crible du détecteur de mensonge ?

Père et mère ont des rôles différents : FAUX

Les sociologues sont passés progressivement des notions de père et mère à celle de parentalité.

Durant longtemps, on a considéré que les fonctions maternelles et paternelles devaient répondre à la différences de sexes et être donc séparés. La mère prendrait soin de l’enfant et veillerait à son éveil alors que le père représenterait l’autorité. Au fur et à mesure de ces dernières décennies, de part l’évolution de la société, ces représentations ont été modifiées : l’ordre familial contemporain et en pleine mutation avec l’apparition de la notion de parentalité.

L’enfant ne se construit pas en deux temps avec d’abord un duo mère/enfant puis une séparation issue du père. Au contraire, il nait directement dans une famille qui comprend ses deux parents, voire ses frères et soeurs. Prendre soin d’un enfant, le nourrir, lui offrir de l’amour, de l’attention… ne dépend donc aucunement du sexe du parent. Au XXe siècle, la vision sociologique et psychohumaniste du père qui relie a remplacé la vision freudienne du père séparateur de la mère et de l’enfant.
La parentalité est aujourd’hui décrite comme un ensemble de savoirs-être et de savoirs-faire affectifs, techniques, intellectuels et sociaux que les hommes et les femmes doivent mettre en oeuvre pour éduquer les enfants.

Il n’existe pas de « bons » parents : VRAI

Il n’existe pas de parent parfait, toujours attentif, bienveillant, jamais fatigué ou énervé… et c’est tant mieux! Arrêtons donc de culpabiliser l’autre ou le parent en soi…

Le syndrôme de la mère parfaite, du père parfait, touchent de nombreux adultes dans toutes les cultures. Le pédiatre et psychanalyste britannique Donald Winnicott invitait chaque mère à être une « mère suffisamment bonne« . Comme le disait Valérie Orvain, éducatrice de jeunes enfants et psychopédagogue, « les parents parfaits n’ont pas d’enfants ». Il n’existe pas une éducation parfaite qui permettrait à un enfant de se développer toujours sereinement tout en posant les bases et les limites. Il n’existe pas non plus de parent parfait, toujours bienveillant, qui ne crie jamais, dans une écoute constante… Lorsque l’on devient parent, même si l’on fait du mieux que l’on peut, on peut être fatigué, pris dans autre chose, manquer de patience… commettre des erreurs.

S’il n’existe pas de manière d’élever un enfant c’est également parce qu’aucun n’enfant n’est identique. Ce qui fonctionne sur l’un ne conviendra pas à un autre : tous les enfants ont une personnalité différente qui demande à ce que l’on s’adapte à eux. La construction d’un enfant se fait systématiquement de manière différente et demande d’innover de manière permanente. L’important est alors d’accompagner son éveil et sa manière d’appréhender le monde qui l’entoure. D’ailleurs le terme « accompagner » tend à remplacer celui d’ « éduquer », et « coopérer » celui d’ « obéir ».

On ne peut pas travailler et élever un enfant en même temps : FAUX

L’important pour les enfants est de passer des moments de qualité avec leurs parents et les personnes qui les entourent !

On a trop longtemps pensé que seules les mères plus présentes dans leurs foyers pouvaient accompagner correctement le développement de leur enfant. Pourtant, plus les pays offrent des modes de garde diversifiés et valorisent l’emploi des femmes, plus le taux de natalité augmente ! Les différences de politiques familiales entre l’alleragne et la France en sont la preuve marquante.
On considère dorénavant que des parents épanouis, sereins et heureux dans leur emplois peuvent s’appuyer sur leurs expériences professionnelles quotidiennes lorsqu’il rentrent le soir. A l’inverse, on pense de plus en plus que les parents ont des savoirs-faire particuliers qui sont entièrement transposables dans le domaine professionnel. L’important est alors de savoir trouver du temps pour chaque activité et de passer des moments dédiés avec ses enfants. La qualité prime bien souvent avec la quantité.
Ceci n’empêche aucunement les femmes et les hommes qui souhaitent se consacrer entièrement à l’éducation de leurs enfants d’être des parents épanouis et sereins, totalement aptes à accompagner le développement infantile.
Par ailleurs, le développement de l’entrepreneuriat, des horaires décalés et des nouveaux formats de travail permettent de mieux organiser l’équilibre des vies pro et perso.

Il n’y a que les cris que les enfants comprennent : FAUX

Expérimenter ! C’est le meilleur moyen d’apprendre…

Les courants de pédagogie alternative (datant de la seconde moitié du XXe siècle) commencent à avoir de plus en plus d’impact. La parentalité positive, l’éducation nouvelle, la pédagogie Montessori, entre autres, sont des mouvements qui se fondent principalement sur la participation des enfants à leur propre développement. Les parents sont alors des accompagnateurs qui offrent un cadre le plus propice possible pour la bonne croissance des petits. L’apprentissage n’est plus une accumulation de connaissance mais un facteur de progrès global. L’idéal est alors de permettre à l’enfant de découvrir par lui même et selon ses propres besoins afin qu’il vive libre et en harmonie avec lui-même, avec les autres et avec son milieu naturel.
Les mots « cadre, autorité, formation, culture… » ont été rejoins par la bienveillance, l’écoute, le jeu, la participation. S’il n’existe aucun mouvement qui s’adapte entièrement à un enfant, la plupart d’entre eux valorise la mise en place d’une communication stable et sereine entre les membres de la familles : pour les grands et petits mais aussi dans le couple et la fratrie. 
De quoi, nous faire encore bien réfléchir et nous permettre d’améliorer en continue notre manière de percevoir nos charmants rejetons.
Il n’est donc pas toujours nécessaire de crier pour se faire entendre, de punir pour se faire respecter, d’être rigide pour offrir un cadre.

 

Le parent se transforme à la même vitesse que son enfant. Et vous, comment vous transformez-vous ? Quelle genre de parent ou d’éducateur avez-vous envie de devenir ? Une séance découverte peut justement vous permettre d’identifier les étapes nécessaires à votre métamorphose >> Prendre RV d’un clic et sans engagement

2018-03-30T20:52:36+00:00 mars 30th, 2018|0 Comments

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