Burn out, bore out, brown out, des mots barbares qui cachent souvent de véritables souffrances au travail. Avec de véritables effets sur la santé physique et mentale, les troubles du travail travail sont en forte augmentation. Qu’est-ce qui se cache derrière ces mots difficiles à comprendre ? Sachant que la douleur et le premier symptôme et le premier motif de consultation médicale, comment repérer et agir sur la souffrance au travail ?
Burn-out, Bore-out, Brown-out : Quelles différences ?
Depuis plusieurs années, un nouveau champs lexical fait son apparition pour traiter du sujet de la souffrance au travail et notamment de l’épuisement au travail. En forte progression, les arrêts maladies pour ces troubles sont nécessaires et permettent aux salariés de reprendre pieds dans leur vie.
En première place, le burn-out se fait de plus en plus connaitre tant pas une plus forte médiatisation que par le nombre de personnes atteintes. Si chacun peut le subir, le syndrome d’épuisement professionnel touche principalement les personnes actives pour qui le travail est important et qui ont des postes à responsabilité. Le burn out peut également être causé par un manque d’autonomie, par un déséquilibre entre les efforts apportés et la reconnaissance des supérieurs notamment lorsque ceci est aggravé par un faible soutien familial ou par un état dépressif. Il se symbolise par une fatigue intense, un perte de contrôle et par l’incapacité chronique à aboutir à des résultats concrets au travail. Il peut aussi entrainer des « casses » physiques : blessures accidentelles, régression du système immunitaire entrainant une plus forte réaction aux virus, voire atteintes physiques graves (AVC, crise cardiaque, cécité partielle…).
Depuis quelques années, le syndrome du bore out fait de plus en plus parler de lui. Comme l’indique ce terme anglais, il représente l’épuisement par l’ennui profond et chronique au travail. Le bore out apparait lorsque, par faute de travail intéressant, on s’ankylose dans un manque de motivation, d’objectifs, de défis. Compte tenu des difficultés actuelles du marché de l’emploi, les personnes qui s’ennuient au travail ont souvent peur d’être renvoyée. A ceci s’associe la honte d’être payé à ne rien faire alors que d’autres ont du mal à trouver un emploi. Actuellement, il est particulièrement difficile de mesurer le développement de ce symptôme notamment parce qu’il est caché et peu reconnu. Pourtant il a des effets particulièrement néfastes voire similaires à ceux du burn out. Il entraine un sentiment d’inutilité et attaque l’estime de soi allant même jusqu’à remettre en cause la place dans la société. Plusieurs profils sont particulièrement exposé à ce danger : les cadres (privé et public) qui n’ont pas d’affectation stricte, les personnes sur-qualifiées pour leurs missions, les personnes mises au placard et celles qui ont un travail sans substance, peu nourrissant.
Enfin, le brown out, nouveau venu dans le langage de la souffrance au travail, est synonyme d’un épuisement causé par l’absurdité quotidienne des missions à accomplir dans son emploi. Il apparait lorsque la sécurité apportée par un salaire régulier entre en conflit avec le caractère rébarbatif des tâches à accomplir, lorsque les valeurs profondes d’une personne sont en opposition avec ses actions quotidiennes. Il conduit à un désinvestissement progressif causé par la lassitude. Contrairement au burn out, et potentiellement au bore out, il ne provoque pas de crise et ne se manifeste pas de façon violente (crise physique ou psychique). Caractérisé par une perte de sens au travail, il entraine stress, pression interne et difficultés de concentration.
Quels effets directs ?
Quelque soit la cause initiale, la souffrance au travail a des conséquences importantes sur la santé physique et mentales des personnes concernées. Les bore out, burn out ou brown out augmentent le stress et donc les risques de maladies cardiovasculaires, de troubles musculo-squelettiques (mal de dos, d’articulations…), de douleurs gastriques… Ces syndromes sont aussi responsables de pathologies mentales telles que la dépression ou l’anxiété : pouvant avoir des conséquences dramatiques.
Les effets sont souvent progressif : le système immunitaire diminue et l’on est plus sensible aux infections. Cependant, notamment dans le cas du burn out, on peut aussi être atteint physiquement d’un seul coup (le corps étant arrivé à sa limite) notamment via une chute, une blessure ou une maladie nécessitant un arrêt immédiat.
Les entreprises sont également touchées par la souffrance au travail : augmentation de l’absentéisme ou du turn over, retard et non respect des horaires… Ces faits peuvent alors entrainer une diminution de la productivité ou de la qualité, voire même altérer la sécurité au travail (augmentation des risques d’accident du travail, des incidents…)
Comment s’en sortir ?
Lorsque l’on sent que l’on est dans une situation anormale, le premier pas est de parler, de se confier à des proches ou des collègues afin de leur expliquer son ressenti. Ensuite, il est primordial de se rendre chez son médecin traitant afin que celui-ci analyse la gravité de la situation et émettre un arrêt de travail.
Il peut également être opportun, sauf dans le cadre d’un harcèlement moral, de parler avec son manager. Lorsque la situation est pris assez tôt, un changement de poste, de missions ou d’organisation du travail peut apporter un début de solution. Au contraire, si elle n’est pas prise en compte, elle demandera un traitement beaucoup plus long et plus radical.
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