Le terme de grands-parents décrit des réalités totalement différentes : devenir mamie ou papi à 48 ans alors que l’on est toujours dans la vie active et parfois peu préparé à ce nouveau rôle ne renvoie pas aux mêmes sensations que lorsque l’on a plus de 75 ans et que l’on attend cette nouvelle depuis des années. Les relations au sein de la famille ont également avoir une influence notable sur les rôles attribués à chacun, tout comme la proximité géographique, les revenus et la taille de la famille…
Saviez-vous que la législation française donne des droits et des obligations aux grands-parents en termes de visite, hébergement, éducation, solidarité ? C’est-à-dire qu’elle leur reconnait une place et des rôles spécifiques dans la sphère familiale. Quelque soit vos relations avec vos parents, ils ont une place dans la vie de vos enfants et des rôles à jouer dans leur développement.
Éducation et affection
Papis et mamies ont un rôle dans le développement de leurs petits-enfants notamment à travers l’apprentissage de jeux, d’activités manuelles… Ils aident ainsi les parents à réaliser l’éducation des enfants. En effet, si les grands-parents ont une place de choix dans l’apprentissage, ils doivent cependant laisser la fonction d’éducation aux parents. Ces derniers font des choix qu’il est nécessaire de respecter et de suivre même en cas de désaccord. Si besoin, mieux vaut alors rappeler qu’eux aussi ont été parents avant d’être grands-parents et qu’ils ne souhaitaient pas qu’on les privent de cette fonction.
Souvent à la retraite ou dans une période de vie plus calme, ils peuvent dédier des temps spécifiques aux jeux et à la tendresse. N’ayant pas la même pression que les parents, ils peuvent être à l’écoute sans stress ni pression. Grands-parents et petits-enfants mènent des relations souvent pleines de tendresse et d’attentions. On se souvient souvent des bons petits plats préparés spécialement pour nous, de temps de lecture ou des balades en forêt à la découverte de trésors. C’est souvent avec eux que nous avons appris à recoudre des boutons, à faire du jardinage, à bricoler …
Par l’alternance de leur absence et de leur présence, ils nous apprennent le manque et l’envie. Dans ce sens, il est souvent conseillé de promouvoir les échanges épistolaires des enfants avec leurs grands-parents : cela les aident à tisser leur relation et à développer l’apprentissage du récit …
Repère dans le temps familial
Par les histoires qu’ils racontent, les activités qu’ils proposent, les grands-parents apprennent aux enfants le temps passé et celui qui passe. Par cela, ils permettent aux enfants de se situer dans l’Histoire : de comprendre, en partie, l’évolution du monde et des personnes. Quel sénior n’a pas entendu des questions telles que « Tu as connu les dinosaures ? Et les châteaux forts ? … » Les enfants découvrent avec eux les jeux d’avant les écrans. Ils sont conscients des changements qui ont eu lieu dans un temps qui leur parait lointain.
Surtout, ils sont les garants de l’histoire familiale, d’un passé dans lequel l’enfant n’existait pas encore. L’enfant se repère dans sa propre généalogie et entre dans une mémoire collective. De nos grands-parents, nous gardons souvent en tête une recette de famille, l’explication d’un tic, d’une marque de naissance transmis depuis des générations, des histoires sur les personnes que nous n’avons pas connu… Garant de l’histoire familiale et notamment d’un temps d’avant naissance, ils permettent à l’enfant de comprendre qu’il n’est pas le premier amour de ses parents.
Également, c’est souvent autour d’eux que l’on réunit la famille élargie : cousins, cousines, oncles et tantes… Les grands parents sont au centre de cette notion de chaine dans laquelle l’enfant se positionne.
Place spécifique des parents / enfants
L’arrivée des enfants bouleverse le cercle familial : ceux qui étaient jusque là uniquement des enfants deviennent parents. La place de chacun évolue et cela peut également transformer les relations interpersonnelles. Certes, une famille non soudée ne va pas régler tous ses problèmes à l’arrivée du dernier-né. Cependant, une meilleure compréhension entre les membres, une nouvelle fluidité ou, au contraire, des petites tensions peuvent apparaitre de façon exacerbée.
Dans ce nouveau schéma familial, les grands-parents doivent trouver leur place : d’abord face à leurs propres enfants. Quels rôles sont-ils prêts à leur donner ? Quelle fréquence de relation ? Vont-ils laisser leurs enfants à leurs parents ? Ces décisions marquent profondément les rapports entre les différents membres de la famille. En devenant à son tour parent, on comprend mieux toute la difficulté de cette charge. La réaction des grands-parents face à l’éducation choisie peut également faire fortement évoluer leurs relations : trop de conseils non demandés, de jugements ou de reproches peuvent entièrement blesser voire braquer les jeunes parents. La réciproque est valable.
Lorsque les grands-parents deviennent un appui pour leurs enfants au sein de l’éducation que ces derniers ont choisis, cela peut encore renforcer leurs liens. Ils sont alors ceux qui sont en capacité de relativiser les situations conflictuelles et les bêtises enfantines. A travers leurs propres souvenirs de parents, ils pourront remettre en lumière les activités nouvelles. Par exemple, il peut parfois être profitable d’entendre que, nous aussi, lorsque nous étions enfant avons exposé notre art sur les murs ou avons fait preuve d’une imagination débordante en tant que jeune jardinier… Par leurs souvenirs, les anciens ont alors un rôle de transmission non seulement envers les derniers-nés mais également envers leurs propres enfants.
Enfin, les grands-parents peuvent tisser une relation totalement indépendante avec leurs petits enfants, entièrement inclue dans le cercle familial. Figure de confiance mais dont l’autorité est souvent bien plus douce, ils peuvent devenir des confidents notamment à la période de l’adolescence où les plus jeunes se sentent souvent incompris. De part leur place spécifique, il est souvent plus facile de se confier et de demander conseil à ces grands sages.
Bien sûr, chaque cercle familial reste unique et dépend notamment des relations de ses membres. La communication et le respect en reste les meilleures fondations.
Pour lire ou redécouvrir la série d’Héloïse Blain sur les relations familiales et la parentalité, c’est par ici:
Stop aux préjugés sur la parentalité ! -> Par ici
Trouver son équilibre familial -> Par ici
Parents : stop à la culpabilité -> Par ici
Parents et travail, une question de société -> Par ici
Être son propre parent -> Par ici
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