Qu’est-ce donc que la confiance et, plus loin encore, la confiance en soi ? Que veut dire gagner ou perdre la confiance en l’autre, de l’autre ou en soi ?
Quels sont les mécanismes qui agissent en tout un chacun ?
De quoi parle t-on ?
D’abord, la confiance est synonyme de relation : à soi, aux autres, aux évènements qui jalonnent nos vies. La confiance en soi est alors entièrement liée aux relations que nous entretenons avec toutes les parties de nous même, des plus vulnérables et petites aux parts agressives et dépréciées. C’est la capacité de donner voix à toutes les parties de soi. Pour cela, l’amour de soi est entièrement nécessaire : un amour sain, sans entrave (au contraire d’un amour narcissique néfaste à la bienveillance et à l’autonomie). La confiance en soi est alors s’aimer assez pour savoir au plus profond de soi que l’on mérite d’être heureux.
Ensuite, la confiance en soi est aussi une sensation, un sentiment qui se traduit concrètement dans nos actions et nos attitudes quotidiennes. Il s’agit notamment de la manière dont on perçoit notre capacité à répondre aux défis et imprévus du quotidien. C’est avoir confiance en sa capacité d’apprentissage, en ses décisions et choix pour agir et réagir, s’adapter aux changements.
Enfin, la confiance est un travail du quotidien. Il est plus facile de perdre la confiance que de la gagner. Lorsqu’on perd la confiance de quelqu’un ou la sienne, le temps de reconstruction est généralement très long. Garder la confiance c’est la nourrir au quotidien à travers des pensées, des gestes, des actions et des décisions actives.
Construire sa confiance depuis l’enfance
La confiance en soi est généralement naturelle et perçue de manière précoce, c’est-à-dire dès le plus jeune âge. Le terreau sur lequel elle s’appuie se forge de manière précoce et alimente à travers les relation que nous avons aux autres, notamment aux parents, lors des premières années de vie. Avant ses 6 ans, le cerveau d’un enfant absorbe tout ce qui se passe autours de lui. Il est profondément sensible à ce qui l’entoure : l’enfant se construit en fonction de ce qu’on lui permet et refuse.
Il est possible de valoriser l’apprentissage de la confiance en construisant un cadre favorable où l’enfant est accompagné vers l’autonomie et la liberté. Par exemple, plutôt que d’interdire des lieux de la maison, accompagner un enfant pour qu’il prenne conscience des dangers et puisse s’y déplacer en sécurité est une marque de confiance qui lui permettra de se construire en adulte ayant de l’estime de soi.
Au contraire, des études ont montré que des parents qui ridiculisent, humilient ou punissent les enfants qui n’ont pas réussi quelque chose nuisent à leur estime d’eux même. En outre, l’attente d’une réussite constante ou le désintérêt sont également néfaste à l’apprentissage de la confiance en soi.
Cependant, même si la confiance à été mise à mal durant l’enfance ou plus tard, il est toujours possible de travailler à sa récupération. Comme une terre manquant de fertilité, c’est une question de temps, de méthode, de priorité et de choix d’engrais (utiliser au moins les propriétés naturelles de notre propre nourriture interne).
D’où vient le manque de confiance en soi ?
Si l’enfance influence nettement la confiance en soi, elle n’est pas seule responsable d’un potentiel déficit de confiance en soi. Les accidents de la vie peuvent aussi mettre à mal l’estime et la confiance d’autant plus lorsque l’on est timide ou facilement gêné car le manque de confiance en soi est alors plus rapidement visible.
Il existe différentes causes du manque de confiance en soi mais les plus récurrentes concernent la peur du regard – jugement de l’autre, le doute de soi et le sentiment d’infériorité. Cela fait également référence à la sensation de sentir moins aimé ou peu compris.
Ces différentes sensations causent un sentiment d’insécurité qui engendre le réflexe de se mettre sur la défensive. Le manque de confiance se nourrit alors lui même grâce à des interprétations, le fait de ressasser… On peut alors avoir un comportement hésitant, dévalorisant ses compétences et ses savoirs ou, à l’inverse, se survaloriser et être arrogant en sur-compensant le manque de confiance en soi.
Retrouver la confiance en soi
Il n’existe pas de pilule magique, de médicament permettant de retrouver simplement la confiance que l’ont a perdue (envers soi comme envers les autres). Cependant, chaque apprentissage, enfant ou adulte, fait en toute autonomie, permet de gagner en confiance en soi. Il existe également des ateliers ou exercices à faire soi même pour s’aider à retrouver la confiance en soi.
Changer son discours intérieur
Plutôt que de penser immédiatement à la version négative de chaque évènement, essayez de regarder les choses sous un nouvel angle, plus neutre. Lorsque une personne que vous connaissez ne vous dit pas bonjour, ne pensez pas immédiatement qu’elle ne vous estime pas mais plutôt qu’elle ne vous a pas vu ou qu’elle était préoccupée. Remplacez vos pensées négatives par des discours plus positifs et absents de tout jugement. Cela vous évitera de vous dévaloriser et, avec le temps, vous aidera à avoir une vision plus bienveillante.
Se construire une échelle de valeur personnelle, détachée du passé
Lorsque notre éducation a été emprunte d’injonctions paradoxales, de critiques, de croyances limitantes et de perfectionnisme, on peut avoir une échelle de valeur disproportionnée. Identifiez vous croyances limitantes et vos injonctions paradoxales pour les analyser et comprendre d’où elles proviennent et si elle vous conviennent? L’important est alors de reconstruire un système de valeur, une échelle personnelle qui permette de se libérer de son éducation. Échanger les limites contre des croyances libératrices qui correspondent à ce que l’on pense réellement et ce vers quoi on voudrait avancer.
Se fonder sur des faits et des actions
Lorsque l’on se retourne en arrière sur nos actions et notre parcours, on a généralement une vision globale parfois emplie de jugements négatifs. Cependant, en détachant chaque action et en l’analysant, on peut se rendre compte que l’on sait utiliser un grand nombre de compétences et que les points de blocages sont souvent moins nombreux et moins importants que ce que l’on pensait au départ. Auto-évaluer la confiance en soi dans des situations précises permet alors de se rendre compte que notre perception est parfois éloignée de la réalité matérielle.
Et si on osait repérer ses zones de confort pour dépasser les bornes ?
Tout n’est pas toujours noir : nous avons tous des zones de confiance et des qualités qui nous permettent d’évoluer dans la société sans grands obstacles. Même si l’on manque entièrement de confiance en soi, il y a forcément des zones de sécurités, des parties de nous appréciées ou des domaines où l’on se débrouille plus facilement. Se rappeler régulièrement ces points positifs offre inspiration, appuis et confiance.
Si votre sentiment d’inconfort persiste, y compris dans des situations quotidiennes simples, n’hésitez pas à vous faire aider. Parfois, l’intervention d’une personne extérieure est le premier pas d’une route positive et libératrice.
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