Dans la nature, de nombreux animaux font appel à l’intelligence collective. On connait notamment les insectes sociaux tels que les abeilles qui vivent en harmonie en suivant des règles communes et une organisation où chacun donne sa part. Ces systèmes auto-régulés, capables de s’adapter très facilement aux fluctuations environnementales existent également dans la société humaine.

Comment mieux vivre ensemble ? Comment prendre des décisions en utilisant toutes les ressources environnantes ? Comment améliorer la communication d’une équipe et sa manière de fonctionner ?

L’intelligence collective est un outil et une démarche de plus en plus mise en place dans les entreprises. Sans remettre en cause le système hiérarchique, elle offre de nombreux bénéfices.

Comme de nombreux autres animaux, les fourmis développent des systèmes profondément collaboratifs. En témoignent leurs échanges prophylactiques et leur capacité d’organisation unique.

Intelligence collective : une nouvelle façon de vivre ensemble

Selon le philosophe Pierre Levy, l’intelligence collective est « partout distribuée, sans cesse valorisée, coordonnée en temps réel, qui aboutit à une mobilisation effective des compétences. ».

Si personne ne peut réunir tout le savoir universel, il est certain que chacun sait quelque chose. Chaque membre de la société est ainsi porteur d’une richesse, d’une connaissance ou d’une compétence unique qui lui assure une place ou une contribution spécifique au sein du collectif.
L’intelligence collective peut aussi sous-entendre une nouvelle organisation basée sur les compétences, le savoir et les connaissances de chacun. Elle valorise la décentralisation du savoir et du pouvoir, soit des savoirs et des pouvoirs. L’autonomie des individus et permet une meilleure interactivité. Dans les organisations, l’intelligence collective n’introduit pas systématiquement une redistribution des pouvoirs mais plus fondamentalement une transformation des modes de fonctionnement managériaux. A titre d’exemple, les valeurs Partage et Coconstruction détrônent aisément les instances de contrôle ou de communication descendante.

Certes, seul on va souvent plus vite… mais, ensemble, on va généralement plus loin !

Quelles sont les conditions nécessaires à l’émergence d’une intelligence collective ?

Avant toute chose, il est primordial de s’assurer de la présence d’une communauté d’intérêts. Pour se sentir responsables, les membres doivent se sentir libres et impliqués : objectifs communs, confiance… Dans une organisation du travail horizontale, les règles identiques, la gestion collective garante de l’autonomie et l’organisation dynamique sont également un gage de réceptivité. De même, des outils de collaboration (réseau de communication, interfaces) et un système d’information permettent un meilleur équilibrage des ressources et des connaissances.


De meilleurs résultats

Les grands entraineurs sportifs le savent bien : c’est lorsqu’une équipe pense « collectif » au lieu de développer les exploits individuels qu’elle obtient, sur le long terme, les meilleurs résultats. Fondamentalement inclusive, l’intelligence collective permet de valoriser toute la diversité des idées, des savoirs-faire et des connaissances et d’organiser celle-ci en dialogues créatifs et constructifs.  
Comment mettre une réflexion commune au sein du projet entrepreneurial influence les résultats des entreprises ? L’intelligence collective permet de redonner de la force à chacun, une autonomie des équipes et des personnes et de les responsabiliser. Chaque membre est conscient des enjeux généraux et travaille dans le sens commun. Ces différentes caractéristiques permettent également de renforcer la motivation, l’efficacité, le partage et le bien-être des employés.
De même, le travail collaboratif permet de décloisonner les services et d’utiliser la totalité des ressources disponibles sur les questions essentielles. Bon nombre de leaders sont surpris de la force de travail et des capacités qui se dégagent de leurs équipes lorsqu’ils partagent avec authenticité et donc charisme leurs sujets.

Les entreprises qui misent sur le potentiel humain et qui utilisent la totalité des qualifications internes ont généralement de meilleurs résultats que leurs concurrents.

Manager collectif

Comment valoriser la collaboration et le collectif lorsque l’on est manager ? Comment donner la possibilité à chacun d’utiliser la totalité de ses compétences et savoirs ? Comment favoriser l’émergence de la responsabilité collective et individuelle lorsque l’on est en charge d’équipes ?
En tant que manager, vous devez impulser à vos équipes une vision stratégique tout en valorisant les avancées individuelles. En favorisant l’intelligence collective, vous considérez que chacun apporte sa pierre à l’édifice grâce à ses idées, ses savoirs-faire et son énergie.

Il est parfois difficile d’être un dirigeant tout en laissant assez de place à ses collaborateurs. Pourtant, n’est-ce pas l’une des marques spécifiques des véritables leaders ?

Donner des objectifs clairs et motivants

C’est offrir la possibilité à chacun de se positionner en fonction des axes stratégiques de l’entreprise, d’être serein face à ses missions et de visualiser simplement ses tâches à exécuter. Ainsi, en sachant ce que l’on a à faire et pourquoi, il est plus facile d’être motivé et impliqué.

Faire circuler les idées et décloisonner

Lorsque chacun participe, de près ou de loin, à l’élaboration d’un projet le collectif se sent alors plus en phase avec ce qui est projeté. Libérer la parole et offrir une zone de communication propice à l’apport de nouvelles idées favorisent l’émergence d’une culture commune et le développement de projet en collaboration. Encouragez au quotidien vos collaborateurs à prendre part au projet collectif en leur offrant la plus grande marge de manœuvre, et donc d’autonomie, possible, tout en respectant les règles communes.

Réhabiliter la prise de risque dans un cadre protecteur

Les grandes innovations découlent bien souvent de nombreuses erreurs. Réhabiliter le droit à l’erreur et la prise de risque personnelle évite le mimétisme et le conformisme. Ce n’est que lorsque l’on n’a pas de réelles inquiétudes pour soi ou son poste que l’on peut tester de nouvelles idées et apprendre de ses erreurs. Le rôle du manager ou du dirigeant est alors de faire en sorte que chaque risque soit l’occasion d’un apprentissage positif. En tant que leader, prendre du recul sur sa relation au succès et à l’erreur est aussi important que réaliser un business plan.

Offrir une équité de traitement

C’est en donnant la même force à chacun, en fonction de ses intérêts, de ses savoirs-faire et de ses appétences que l’on donne au collectif la possibilité d’avancer sereinement. Au sein de règles communes, chacun peut alors trouver sa place et tous peuvent travailler ensemble.

Explorer tous les possibles

Veillez à ne pas fermer de portes : si vous ne voyez pas l’application immédiate d’une idée, laissez-vous tout de même surprendre par vos collaborateurs. Vous n’êtes pas à l’abri d’une pépite ! Si les résultats n’arrivent pas, il sera toujours temps de refermer la page un peu plus tard. Cependant, votre collaborateur aura appris et se sera senti inclus et écouté, ce qui le motivera à persévérer et à proposer de nouvelles idées, sans parler des nouvelles compétences acquises au détour.

Valoriser le feed-back

Nécessaire pour vous comme pour vos collaborateurs, les feed-back sont des temps d’échange privilégiés et des étapes insdispensables pour progresser. Ils valorisent la communication, sont une source de motivation exceptionnelle et permettent de calibrer le travail de chacun. L’art du feed-back se travaille, se développe en se formant et surtout en s’entrainant avec des experts.

Transformer son management pour valoriser l’intelligence collective demande également d’effectuer un travail sur soi-même. Comment se faire accompagner afin de se poser les bonnes questions sur sa posture et son impact en tant que manager ou dirigeant ? www.heloiseblain.com